LA PAGE SEXO
La sexualité est considérée comme un besoin primaire, accessible à toutes et tous, donc « normale ».
Pourtant, la sexualité humaine est beaucoup plus complexe : utilisée à des fins de plaisirs plutôt que pour la procréation, elle est à la fois biologique, sociale, culturelle et psychologique.
Il me paraissait important de me pencher sur cette part de nous-mêmes et de l’étudier de plus près.
Du rapport sexuel à la sexualité
Avec la puberté (mais parfois bien avant tant l’esprit humain est curieux), viennent les interrogations quant au fonctionnement de la sexualité.
Le développement de l’enfant le ou la pousse à expérimenter des sensations sur soi-même pour se tourner ensuite vers un.e partenaire.
On passe alors d’une forme d’auto-érotisme (la masturbation) à un rapport sexuel.
Si l’on se réfère à un manuel de Sexologie, on trouvera que le rapport sexuel se définit comme suit :
« Sous l’effet d’une induction stimulant l’appétit sexuel, le rapport sexuel entraîne un certain nombre de modifications objectives anatomorphysiologiques au niveau des organes génitaux et au niveau de l’organisme en général aboutissant à la sensation subjective de plaisir sexuel ».
En voilà des mots pour expliquer un besoin considéré comme naturel et primaire !
Traduction: le désir va provoquer l’envie qui va elle-même modifier des zones corporelles spécifiques stimulant le plaisir !
Ce qu’il est important de retenir finalement, c’est que le rapport sexuel provoque des sensations de plaisir (c’est pour cela qu’il est recherché) parce qu’il stimule des zones spécifiques (les organes génitaux notamment). Mais le plus important reste l’INDUCTION de départ qui va soulever l’envie, le désir et faciliter le plaisir…
Et donc, ces 3 données rendent le système bien plus complexe (comme notre définition du coup !).
L’induction : cet étrange objet du désir
L’induction en tant que telle est due à des stimulis organiques, comportementaux, sensoriels ou psychologiques.
Le seuil de déclenchement de cette induction dépend à la fois de la vie des individus, de leur sexualité (abaissé après une longue période de chasteté et augmentant lorsque l’appétit sexuel est apaisé), du contrôle cortical ou volontaire, des circonstances de vie (sécurité, complicité etc.)…
Combien de fois ai-je entendu que la santé d’un couple hétérosexuel dépendait de la fréquence des rapports sexuels ?
Une croyance qui a la dent dure mais qui, là encore, dessert le rapport qualitatif entre deux personnes.
Le constat que je fais est inversé : plus un couple se sent en confiance et serein au quotidien, plus les rapports sont fréquents (voir : croyances et sexualité, la différence hommes – femmes)
Cette fameuse induction ou l’envie a donc plusieurs sources allant de la recherche du plaisir brut (ou orgaste) à la réalisation évoluée d’un scénario fantasmé (ce qui est visé ici est davantage cérébral que physique).
Mais cette induction sera aussi bien influencée par son rapport aux corps, à la qualité du lien, à l’énergie que l’on est prêt.e à y mettre, notre état de santé, psychologique etc.
Ensuite cette même induction aura elle-même un niveau d’investissement qui facilitera ou non la stimulation des zones érogènes qui elle-même provoquera une sensation d’orgasme.
L’humain a des rapports sexuels en dehors de cycles de procréation mais sa sexualité reste SUBJECTIVE quoi que nos sociétés en disent…
Le sexe : simple ou complexe ?
Il ne suffit donc pas seulement de mettre ensemble des partenaires consentants pour obtenir du plaisir.
En termes de phénomènes génitaux bruts, on considèrera qu’un rapport sexuel est complet en observant les 4 phases évolutives des organes génitaux :
La phase d’excitation, la phase en plateau, la phase de l’orgasme et la phase de résolution.
Pour autant, si ces 4 phases sont communes aux deux sexes, leurs évolutions ne sont pas toujours simultanées (d’autant plus lors de relations homosexuelles).
Les réponses sexuelles masculines et féminines sont différentes tant dans leur chronologie que dans les zones physiques…
La pénétration devenue norme sociale et culturelle de la sexualité est elle-même plus complexe que le modèle attendu.
La pression autour de cette pratique nécessite aussi une prise de recul voire une déconstruction.
La question du plaisir féminin ne dépend pas de cette activité pénétrante avec la présence centrale du clitoris.
Et l’orgasme masculin, plus simplifié est aussi à envisager différemment entre orgaste (évacuation de tensions physiques) et orgasme (plaisir plus diffus et intense).
Hommes – Femmes, un mode d’emploi ?
Là encore il n’y a pas de réponse simplifiée.
Chacun.e de nous étant différent.e, le corps, le désir, le plaisir, ses évolutions vont dépendre là encore de ce que nous sommes, vivons, traversons, connaissons de nous-mêmes ou de l’autre.
Homosexuel.le.s, hétérosexuel.le.s, aucun modèle ne prévaut et aucune normalité ne peut être posée.
Chaque personne, couple (ou plus) peut s’approprier la question de la sexualité selon son propre prisme.
La première chose est de se connaître suffisamment pour pouvoir guider, exprimer, partager.
Il est fortement conseillé d’explorer son corps, ce qui est stimulant ou déplaisant, d’écouter ses désirs, ses fantasmes, sa curiosité.
La seule condition étant le consentement éclairé, tant que les différentes parties sont d’accord, tout est possible.
Pourquoi consulter ?
Comme un accompagnement psychologique, la demande de consultation est avant tout l’expression d’une plainte douloureuse.
Que vous soyez homme ou femme dans un besoin de comprendre ce qui se passe en vous, d’identifier des blocages, n’ayez pas peur de passer le pas.
La sexualité se présente partout via la sexualisation des corps mais reste un tabou terrible.
Dans un climat de confidentialité, de neutralité et de bienveillance, nous pouvons aborder tous les sujets touchant votre sexualité.
Je précise que je n’effectue aucun acte médical et que seul.e.s les médecins et sage-femmes sexologues sont habilité.e.s à opérer des touchers si cela est nécessaire.
Votre corps est précieux. Il vous appartient et rien ne doit être vecteur de souffrances.
Que vous souffriez de problématiques physiques apparentes (éjaculatoires, des dyspareunies et vaginisme…), que vous doutiez de vos comportements ou interroger votre sexualité, tout est entendable et accueilli.
Sexualité et « normalité »
Il est entendu que la sexualité serait « normale » et aurait un fonctionnement naturel. Cela sous-tend donc que les choses pourraient se faire avec fluidité et simplicité.
Mais nous avons vu qu’elle dépend de trop nombreux paramètres pour n’avoir qu’un seul mode opératoire.
Aux questions sur la pénétration, les orgasmes, le manque de désir… viennent s’ajouter aussi des expériences douloureuses à violentes qui entravent une sexualité sereine.
Rien dans le sexe n’est normal et chaque personne porte en elle son histoire vis-à-vis de la sexualité.
Une psychothérapie peut aider à traiter des traumatismes (via l’EMDR notamment) comme se défaire de croyances ancrées et stigmatisantes.