EMDR et peurs irrationnelles / phobies
De plus en plus de personnes ont entendu parler de la thérapie EMDR (pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore, voir « l’EMDR, c’est quoi ? ») et c’est une bonne chose.
Et beaucoup l’associent comme une pratique utilisable seulement pour les traumatismes sévères.
Ce qui, en soi, est la réalité de départ.
Mais, plus de 30 ans après son ébauche pour aider les vétérans de guerre ou toute personne souffrant d’état de stress post-traumatique, l’EMDR est utilisée dans le cadre d’autres troubles et difficultés.
Les peurs irrationnelles, les phobies, finalement, c’est quoi ?
S’il fallait absolument faire des liens pour comprendre les phobies (à celles et ceux qui ont un besoin quasi viscéral de comprendre pourquoi…), il suffirait presque de les relier à des troubles anxieux et donc à des transformations de l’angoisse.
La psychiatrie a posé ainsi une définition puis des listes de différentes phobies.
Une phobie (du grec ancien φόβος / phóbos, frayeur, crainte ou répulsion) est une peur démesurée et dépendant d’un ressenti plutôt que de causes rationnelles, d’un objet ou d’une situation précise. L’objet ou la situation qui déclenche la phobie est nommé « phobogène ».
Ici, à la différence des situations et souvenirs traumatiques, on a un objet (ce qui me terrifie) et une série de réactions physiologiques et/ou psychologiques ( tétanie, impossibilité à agir etc.) assez proches des crises d’angoisse.
En gros, « les phobies sont une forme de troubles anxieux où l’angoisse se focalise sur un objet, une situation ou une activité précise qui ne la justifie pas. Si certaines formes s’atténuent généralement grâce à des stratégies d’évitement, d’autres peuvent perturber sérieusement la vie quotidienne. »
Comment « soigner » les phobies et/ou ces peurs irrationnelles ?
Ici encore, comme pour les crises d’angoisse, il s’agit de prendre en compte ses émotions.
Si je « sur-réagis », je suis en souffrance dans une situation spécifique, c’est que, tel un symptôme, cette même situation va concentrer une part de ma souffrance (passée et/ou présente).
Un peu comme quelque chose que je n’aurais pas encore vraiment ni traité ni intégré, digéré de mon passé, des traces de mes parts émotionnelles insécurisées vont se focaliser sur un point précis.
Même si le pourquoi n’est pas central immédiatement, le plus gros du travail va être de faire des liens entre cette peur et les effets qu’elle aura sur ma vie.
Dans un premier temps, il va être essentiel de désensibiliser la situation. Un protocole EMDR adapté à cette problématique permet d’obtenir de très bons résultats.
La place de la sécurité et du bien-être du ou la patient.e reste ici centrale durant tout ce travail.
On va surtout se focaliser sur l’avenir en projetant une situation anxiogène et la visualisant se déroulant de façon positive.
Grâce à l’EMDR, on pourra dénouer les moments difficiles en les désensibilisant et les accompagnant.
Ici encore, le lien thérapeutique (ou alliance thérapeutique) sera essentiel tant pour sécuriser le cadrage que pour faciliter le passage de l’angoisse à une croyance positive renforcée de soi-même.
Et si je consulte un.e psychologue pour une peur irrationnelle, une phobie ?
Si l’univers médical a bien conscience que cette problématique relève surtout de la psychologie, il est important de ne pas se tourner vers le ou la psy comme s’il ou elle était une sorte de magicien.ne.
La thérapie concernant la question des peurs irrationnelles, des phobies, va se confronter à un vrai moment de rencontres avec soi-même, ses émotions, son histoire, sa propre construction.
Ensemble, on va pouvoir évoquer les moments de forts de votre histoire, ses faiblesses comme ses ressources pour tisser des liens entre votre peur et ce qui l’a provoquée.
Pour autant, l’essentiel du travail thérapeutique ne réside pas dans le pourquoi mais bien dans un processus de sortie de cette phobie et/ou peur irrationnelle envahissante.
Avec l’EMDR et un protocole adapté, un focus sera mis sur une perspective positive avec un retraitement des freins inhérents à ce scénario du futur.
Préparé en amont, dans la confiance et la bienveillance, ce protocole permettra de désensibiliser la peur et de mettre en place d’autres stratégies, en douceur et en sécurité.
Alors les peurs irrationnelles et les phobies se traitent ?
Effectivement et sans forcément utiliser les anxiolytiques.
Il est cependant important de comprendre qu’il vous faudra investir un espace thérapeutique dans lequel vous vous sentez en sécurité pour retraiter à la fois ces peurs et reconstruire une partie de ce qui vous a maintenu.e jusqu’alors.
C’est un travail courageux, riche pour vous-même et plein de (belles) surprises.
On peut ainsi traiter:
– la peur de l’avion, des transport,
– la peur de parler en public,
– la peur de l’hôpital, la maladie, la fin,
– les peurs en lien avec les autres, le travail, les rencontres etc.
C’est un travail qui peut se faire en distanciel.